26 septembre 2025

Rencontre avec OLIV : l'art du subconscient et de la couleur.

Dans le monde foisonnant de la peinture contemporaine, l’artiste Olivia Bouchard, mieux connue sous son nom d’artiste OLIV, se démarque par une approche audacieuse et profondément personnelle. Réalisant une entrevue avec Média Photo Charlevoix, l’artiste a levé le voile sur un processus créatif qui plonge tête première dans les courants du subconscient, de la couleur et de l’environnement.

Le surréalisme, une quête de soi

Lorsqu’on la questionne sur son style, OLIV fait preuve d’une honnêteté rafraîchissante : « Mon style, bien, je considère, en fait, je suis encore à la recherche de mon style, on va dire, qui vraiment définit mon essence en tant qu’artiste. » Néanmoins, elle reconnaît l’influence majeure du maître espagnol : Salvador Dali.

« J’ai été beaucoup influencée par Salvador Dali, qui est mon peintre surréaliste préféré, » confie-t-elle. Cet attrait pour le surréalisme se traduit par une liberté totale devant la toile. « Le côté surréaliste que j’aime dans ça, c’est qu’on se laisse vraiment aller. On vide, en fait, notre subconscient sur la toile. On suit vraiment l’énergie, on a envie d’une couleur, on prend une couleur. » Son approche est instinctive : elle n’hésite pas à retourner ses toiles, à les travailler sous différents angles, s’attaquant parfois à trois, quatre, voire six toiles en même temps, « selon l’inspiration, selon comment je file, selon la journée. »

Quand la musique devient couleurs : l’abstrait cérébral

Parallèlement au surréalisme, OLIV explore également le courant abstrait, mais selon une méthode bien distincte. Pour ces œuvres, la musique classique devient des fois sa boussole. « La musique classique m’aide à me reconnecter vraiment avec mes émotions, mes émotions les plus profondes, » explique-t-elle.

Cette immersion sonore a révélé chez l’artiste un phénomène fascinant : une association entre les notes de musique et les couleurs. Le subconscient s’exprime alors à travers une synesthésie des couleurs et du mouvement — l’intensité, la rapidité des gestes et le mélange des pigments dictés par la mélodie.

L’environnement : un arbre de Baie-Saint-Paul et la girafe

L’artiste est particulièrement sensible à son environnement, même si cette influence opère souvent de façon inconsciente. « Je me suis rendu compte, ça fait pas si longtemps, que j’ai été influencée par mon environnement, mais de façon inconsciente, que je reproduisais certaines formes autour de moi, » dit-elle. Ce qui rend ses créations uniques est sa tendance à fusionner ces formes issues de la réalité, donnant naissance à des éléments hétéroclites qui ne « vont pas nécessairement ensemble. »

Un exemple frappant illustre cette connexion singulière avec son milieu : une de ses toiles a été directement inspirée par un arbre situé près du quai de Baie-Saint-Paul. Cet arbre est devenu l’ancre d’une perception décalée où OLIV a « perçu une girafe à l’envers ». Pour matérialiser ce lien, Média Photo Charlevoix s’est prêté au jeu et a photographié l’œuvre près de l’arbre en question.

OLIV : le positivisme né d’une contrainte

Même sa signature témoigne de cette capacité à transformer les contraintes en forces. Son nom d’artiste, OLIV, est né d’un heureux hasard lié à un manque d’espace. En tentant d’écrire son prénom complet en bas d’une toile, le manque de place pour les lettres « i » et « a » de son nom a laissé place au mot OLIV. Pour l’artiste, cette « erreur » mise à profit est devenue un symbole de positivisme et un moyen de se démarquer.

Ce souci de contextualisation a motivé une démarche artistique globale : chaque cliché de ses œuvres est pensé en concept de décor. OLIV voit grand et se dit stimulée à s’accomplir pleinement dans son art, la peinture, promettant un parcours où l’exploration des limites de la perception ne fait que commencer.

OLIV nous invite à regarder au-delà de la forme, là où le subconscient et les sens s’unissent pour donner naissance à des toiles éclatantes de liberté.

OLIV en entrevue.