Fin d'une époque à Baie-Saint-Paul : le Tony & Charlo ferme ses portes après l'Action de grâces.

Après plus d’une décennie d’activité, le restaurant-bar Tony & Charlo cessera ses opérations après la prochaine fin de semaine de l’Action de grâces. C’est ce qu’a annoncé, ému, le propriétaire Anthony Dufour lors d’une rencontre avec les médias. M. Dufour, qui a fondé l’établissement en 2014, évoque une « écoeurantite aiguë » de la gestion et des casse-têtes inhérents à la restauration.

La flamme s’éteint, de nouveaux projets en vue

Bien que l’entreprise soit rentable depuis 2016, la décision d’arrêter est motivée par une fatigue de la gestion quotidienne et le désir de se consacrer à d’autres entreprises, notamment Hydromel Charlevoix.

Pour Anthony Dufour, être restaurateur exige une présence totale : « C’est que tu peux pas faire ça à temps partiel. Même si tu veux le faire à temps partiel, ça va tout le temps prendre tout ton temps si tu veux bien le faire. » Il insiste sur la nécessité d’être omniprésent, de « voir tout », d’être « à l’affût des tendances » et de motiver ses employés.

Selon le propriétaire, cette réalité s’est accentuée depuis la pandémie. « C’est encore plus difficile, là, les dernières années. Toutes les affaires qui font que, à un moment donné, tu t’inquiètes. C’est tout le temps recommencer, tout le temps recruter. » Il ajoute que même si l’équipe réussit toujours à s’organiser et à passer au travers des saisons, « ça devient fatigant pour un propriétaire qui est là, là. »

Une question de futur et d’options de relève

À 32 ans, après avoir commencé en restauration à l’âge de 20 ans, M. Dufour remet en question l’équilibre entre l’effort investi et le rendement. « Est-ce que l’effort en vaut la chandelle? » se demande-t-il. Il ne se voit plus en restauration dans dix ans et veut libérer son esprit pour d’autres entreprises : « Je ne vois pas [mon futur] en train de faire de la restauration encore. C’est pour ça que si je me concentrais sur d’autres projets, je vais pas avoir ma tête qui est 100 % remplie avec le restaurant.»

Bien qu’il ait avoué que se détacher de son établissement, qu’il comparait à « un enfant », ait été difficile, il considère que le timing est bon, notamment parce qu’il possède de bons actifs.

L’annonce a été particulièrement émouvante pour Anthony Dufour, qui s’est montré très touché lors de la dernière moitié de l’entrevue, en pensant avant tout à sa clientèle. Quant à l’avenir de l’établissement, M. Dufour confirme que, même si la vente n’est pas encore officiellement affichée, trois acheteurs se sont déjà manifestés. Il précise qu’il est ouvert aux options de vente, mais aussi à la location du commerce.