Élisabeth Desgagnés exprime sa désolation concernant le service de la traverse de l'Isle-aux-Coudres et la possibilité d'une grève.

La situation a été plus qu’épouvantable dans les dernières années au niveau des diverses catastrophes maritimes de la traversée Isle-aux-Coudres vers St-Joseph de la Rive dû à cette mauvaise planification logistique qui nous laisse sans mot. C’est contre toute cette mauvaise presse que les commerçants doivent se battre et surtout payer pour attirer les touristes. Nous ne sommes rien de mieux que des fous du roi sans public accessible puisque le gouvernement choisit de rendre inaccessible l’ensemble de nos PME.

En ce contexte de récession économique, dans un endroit où seuls les mois de juillet et août rendent viables les entreprises insulaires, croyez-le ou non une nouvelle goutte vient de faire déborder le vase. Une

grève de traversiers par le seul service essentiel desservant notre isle. Le choix des dates : 19-25 juillet, soit la semaine générant le plus de revenus sur une base annuelle. Ceci est bien évidemment sans compter les rumeurs de grèves qui s’en suivront par l’autre syndicat. À l’aube d’une 4e année catastrophique, alors que notre service de traversiers était presqu’irréprochable depuis plusieurs décennies, il vient plus que difficile de garder la tête hors de l’eau pour nos commerces.

Le stress engendré par cette nouvelle embûche est incalculable pour les entrepreneurs d’ici. Une saison complète ravagée par cette grève. Des mois de préparation en fournitures, en recrutement, en développement de l’offre touristique et en investissement majeur qui se voient tomber à l’eau par des négociations qui n’en finissent plus. Nous aurons l’impact de cette mauvaise presse durant plusieurs années. Travailler si fort au développement économique, prendre des risques financiers immenses, injecter des millions dans nos entreprises afin de diversifier et redynamiser notre isle pour se faire rappeler que nous sommes encore une fois dépendant que d’un seul faible lien avec le continent.

Après trois années à faire preuve de résilience face à ce service maritime plus que vivotant, les résidents se trouvent encore une fois privée de ce droit de circulation alors que le gouvernement est tenue d’assurer la continuité de la route 362 pour tous les résidents. Allez-vous encore manquer à vos obligations une fois de plus?

Cher gouvernement, je ne suis pas en mesure d’exprimer en mots la déception qui nous envahit. Est-ce vous qui m’enverrez mes chèques de paie pour les prochains mois? Ainsi que celles de nos 70 employés? Est-ce vous qui devrez annoncer à vos employés de longue date qu’ils n’auront pas de paie durant une période indéterminée?

En espérant que vous ayez sur la conscience la fermeture de plusieurs commerces insulaires ainsi que des mises à pieds de dizaines d’employés en pleine saison touristique.

Évidemment, à 1300 habitants, nous n’avons pas le poids de vous faire gagner vos prochaines élections imminentes. C’est probablement pour cela que nos lettres restent sans réponse et que vous restez inactifs face à votre difficulté à bien gérer votre société d’état qui nous brime notre liberté malgré nos pratiques exemplaires de gestion et d’accueil touristique. Toutefois, sachez bien que notre grande clientèle québécoise dévouée connaissant notre joyau charlevoisien donneront de la portée à ce cri de désespoir en partageant cette publication afin que vos conflits internes arrêtent de prendre en ottage notre population.

L’Isle-aux-Coudres ne se résume pas à la mauvaise presse qui est véhiculée depuis quelques années en raison de ces désastres logistiques. Laissez-moi vous en dresser un portrait. Ce sont des résidents chaleureux, des artisans authentiques, une communauté tissé-serré, des paysages à couper le souffle et un rythme de vie ressourçant. Tout ça, personne ne pourra jamais nous l’enlever, toutefois encore faut-il pouvoir y accéder.